Un chien aboie dans le lointain, murmure presque inaudible quand les ombres de la nuit s’avancent sur ma maison. Encore une dernière bûche dans le grand fourneau, l’horloge sonne l’heure d’aller se coucher. Je remonte dans ma chambre d’enfant, là-bas chez ma grand-mère, le nez collé à la fenêtre, chaque souffle dessine une fleur gelée sur le vitrage glacé. Mes pieds nus sur le vieux parquet, je grelotte dans la froidure de mon pyjama. Le chien aboie encore une fois, St Nicolas passe par là, des saveurs de chocolat brûlant, de clémentines sucrées, de manalas obèses emplissent mon âme de bonheur. Une sorcière file sur son balaie salue les nains du jardin, les oies veillent le sommeil de la petite Odile bientôt elle ouvrira les yeux. Les lumières de Noël scintillent dans le village. Le chien aboie à nouveau, murmure d’hier offert en cadeau à mon présent, je crois qu’il est temps de me glisser sous de l’édredon de plumes.
Danse, danse, danse Petite flamme Bourdonne, bourdonne
Petite âme
Pour que mes tisanes d’hiver Se rappellent au printemps Butine, butine, butine Chaque fleur Pour que la récolte Abonde, abonde, abonde Sentinelle de nos vies Danse, danse, et danse encore Malgré la folie De nos esprits
L’horizon rouge- orangé flamboie dans l’infra-rouge quand l’astre solaire prend du repos. L’heure du Pow Wow est venue. Pour l’occasion, Petite Flamme Rouge a enfilé sa plus belle robe, ornée d’un plastron de perles rouges pivoines et de franges carmins elle virevolte légère dans ses jolis mocassins pourpres. Une marmite rougeoie du postérieur en attendant les mets qu’elle mijotera bientôt. Tout est prêt, il ne manque plus que Bison Cramoisi pour commencer la cérémonie. Dans son pick-up rouge métallique, il patiente sagement au seul feu rouge de Bâton- Rouge. Sur le siège passager un dindon label rouge marqué au fer rouge semble glouglouter allègrement. Petite Flamme Rouge s’impatiente maintenant, elle s’invective rouge de colère contre le retardataire. Une incantation aux ancêtres et soudain un éclaire rouge vif colore le ciel de rouge sang. Bravant alors l’interdit, le jeune indien brûle le feu rouge et sur les chapeaux de roue rejoint le campement ! La Nation Peau Rouge renaît de ses cendres.
Je suis d’accord avec toi, Mélanie. Ce poème a fait un remue-ménage dans mon cœur beaucoup plus profond de ce que je m’attendais. Et puis la perte de ma mamie et une flopée de sentiments sont revenus, chacun se disputant la place de premier rang.
Quelle beauté inestimable, Lydie ! Merci pour tes mots et créations ce « Échos d’avril 2024 ». 🩵
Je m’en retourne vers mon logis, le jour va bientôt poindre sur l’horizon. Je range mon balai dans son cagibi, retire mon couvre-chef, je recoiffe le désordre de mes cheveux. Dans ma besace, la récolte de la nuit attend d’être mise à sécher, la rondeur de la lune m’a guidée. En nous réchauffant autour d’un feu, mes aînées m’ont enseignée le secret des plantes, tout en gratitude, nous avons dansé de joie. Maintenant, je ravive les braises de mon âtre, mon chaudron redevient marmite, j’époussète les dernières brindilles de mon tablier. L’aube infuse déjà ses premières couleurs, les mains autour de ma tasse, le coeur dans le vide, je souffle sur mon café, mon chat prend du repos. Et je me demande qui de nous sera la prochaine?
Certes l’inconnu fait peur quand les croyances sont d’un autre temps, et que les préjugés s’ancrent encore et encore. Un voile provoque l’indignation, un accent déclenche un sarcasme, une peau crée un surnom. Alors, si tu le veux bien, offre-moi donc un thé à la menthe et raconte- moi qui tu es, pour que ce soir je m'endorme moins ignorante.
Au cœur du cœur de mon jardin, partir à l’aventure sur le dos d’un dragon, poser un genou à terre devant Elrond, brandir Excalibur, chevaucher Pégase, atteindre Asgard, avoir le béguin pour Monsieur Spock, avec Maître Yoda discuter, jouer du lasso, danser avec la Bête. Rejoindre mes sourires d'enfant dans la vallée de mon coeur.
Il y a fort longtemps, j’étais bien jeune alors, c’était au printemps, quelque chose d’incroyable pour nos vies animales : l’humanité a été emprisonnée. De partout sur la terre nous venaient les échos de cette singulière situation. Sans hésiter, nous avons pris nos droits, l’inutilité, la nocivité même de l’Homme nous est à ce moment-là devenue une évidence. Le ciel n’était plus bardé de ces horribles traînées blanches, des odeurs oubliées ont pu refaire surface et ce merveilleux silence qui nous permettait à nous les oiseaux de nous exprimer totalement. La nature explosait de beauté, de pureté. Aujourd’hui je chante encore mais c’est de douleur. Mes promenades se réduisent en peau de chagrin pour ne plus assister à certaines scènes car lorsque l’humain a été libéré il est aussitôt retombé dans ses anciens schémas : mépris, arrogance, saleté, guerre, violence gratuite et j’en passe. Alors je me balade dans mon petit jardin, chantant à tue-tête mes espoirs d’antan, je m’égosille à en perdre la voix, je me protège de leur folie. Quand comprendront-ils que nous ne sommes tous, eux comme nous que des invités de passage?
3 avril
Murmure d’hier
Un chien aboie dans le lointain, murmure presque inaudible quand les ombres de la nuit s’avancent sur ma maison. Encore une dernière bûche dans le grand fourneau, l’horloge sonne l’heure d’aller se coucher. Je remonte dans ma chambre d’enfant, là-bas chez ma grand-mère, le nez collé à la fenêtre, chaque souffle dessine une fleur gelée sur le vitrage glacé. Mes pieds nus sur le vieux parquet, je grelotte dans la froidure de mon pyjama. Le chien aboie encore une fois, St Nicolas passe par là, des saveurs de chocolat brûlant, de clémentines sucrées, de manalas obèses emplissent mon âme de bonheur. Une sorcière file sur son balaie salue les nains du jardin, les oies veillent le sommeil de la petite Odile bientôt elle ouvrira les yeux. Les lumières de Noël scintillent dans le village. Le chien aboie à nouveau, murmure d’hier offert en cadeau à mon présent, je crois qu’il est temps de me glisser sous de l’édredon de plumes.
Mes paupières se font si lourdes...
Lydie
5 avril
Ici, t’es loin de tout
Ici, t’es loin de tout, me dira l’aborigène, si je m’aventure chez lui. Mais si lui, se risque à venir chez moi, c’est moi qui lui dirais :
ici, c'est toi qui est loin de tout
Lydie
4 avril
Danse, danse, danse
Danse, danse, danse Petite flamme Bourdonne, bourdonne
Petite âme
Pour que mes tisanes d’hiver Se rappellent au printemps Butine, butine, butine Chaque fleur Pour que la récolte Abonde, abonde, abonde Sentinelle de nos vies Danse, danse, et danse encore Malgré la folie De nos esprits
Lydie
Bel hommage à nos amies les abeilles, sources de vie inestimables 🌻🐝
Rouge
L’horizon rouge- orangé flamboie dans l’infra-rouge quand l’astre solaire prend du repos. L’heure du Pow Wow est venue. Pour l’occasion, Petite Flamme Rouge a enfilé sa plus belle robe, ornée d’un plastron de perles rouges pivoines et de franges carmins elle virevolte légère dans ses jolis mocassins pourpres. Une marmite rougeoie du postérieur en attendant les mets qu’elle mijotera bientôt. Tout est prêt, il ne manque plus que Bison Cramoisi pour commencer la cérémonie. Dans son pick-up rouge métallique, il patiente sagement au seul feu rouge de Bâton- Rouge. Sur le siège passager un dindon label rouge marqué au fer rouge semble glouglouter allègrement. Petite Flamme Rouge s’impatiente maintenant, elle s’invective rouge de colère contre le retardataire. Une incantation aux ancêtres et soudain un éclaire rouge vif colore le ciel de rouge sang. Bravant alors l’interdit, le jeune indien brûle le feu rouge et sur les chapeaux de roue rejoint le campement ! La Nation Peau Rouge renaît de ses cendres.
Lydie
fondements oh mes tendres amies
je ne saurai souffrir
de vous voir ainsi
posées là
sur la rudesse
de ces sièges
accepteriez-vous
mes douces
mes deux genoux à terre
que j'y dépose
la douceur
de ces petits coussins
pour préserver
la délicatesse
de vos si précieux
FONDEMENTS
lydie
Merci, Lydie, pour ce partage ! Un poème d’une sensibilité sublime. ♡
12 avril
Vol de nuit
Eclairer ma nuit, rallumer mon réverbère
Pour rejoindre mon désert
Dans l’amour de ma rose
M’endormir auprès de Renard
Apprendre chaque jour quelque chose
Devenir géographe pour effacer les frontières
Ordonner au soleil de se coucher
Pour le voir se relever aussitôt
Devenir exploratrice et boire à ma bonne santé
Ne plus avoir à patienter
Je n’ai plus peur du serpent
Ne pouvant emporter ce corps constellé d’étoiles
Ma main lâchera la vôtre
Je ne crierai pas
Alors ne pleurez pas
Car cette nuit là
Enfin je volerai.
Lydie
Extrêmement émouvant Lydie 🥹
Je suis d’accord avec toi, Mélanie. Ce poème a fait un remue-ménage dans mon cœur beaucoup plus profond de ce que je m’attendais. Et puis la perte de ma mamie et une flopée de sentiments sont revenus, chacun se disputant la place de premier rang.
Quelle beauté inestimable, Lydie ! Merci pour tes mots et créations ce « Échos d’avril 2024 ». 🩵
9 avril
Café à l’aube
Je m’en retourne vers mon logis, le jour va bientôt poindre sur l’horizon. Je range mon balai dans son cagibi, retire mon couvre-chef, je recoiffe le désordre de mes cheveux. Dans ma besace, la récolte de la nuit attend d’être mise à sécher, la rondeur de la lune m’a guidée. En nous réchauffant autour d’un feu, mes aînées m’ont enseignée le secret des plantes, tout en gratitude, nous avons dansé de joie. Maintenant, je ravive les braises de mon âtre, mon chaudron redevient marmite, j’époussète les dernières brindilles de mon tablier. L’aube infuse déjà ses premières couleurs, les mains autour de ma tasse, le coeur dans le vide, je souffle sur mon café, mon chat prend du repos. Et je me demande qui de nous sera la prochaine?
Lydie
8 avril
Thé à la menthe
Certes l’inconnu fait peur quand les croyances sont d’un autre temps, et que les préjugés s’ancrent encore et encore. Un voile provoque l’indignation, un accent déclenche un sarcasme, une peau crée un surnom. Alors, si tu le veux bien, offre-moi donc un thé à la menthe et raconte- moi qui tu es, pour que ce soir je m'endorme moins ignorante.
Lydie
Sanctuaire
Mon église ne possède aucun vitrail
Mon église à de profondes fêlures
A travers lesquelles brille le soleil
Ce sont elles qui transcendent
Mon sanctuaire
Et qui font de moi
Celle qui se présente
Aujourd'hui à vous
Lydie
Merci Oana pour cette proposition et ton implication ! C'est une excellente source de motivation pour moi 🤗
Merci Émilie pour tes mots doux. Je serais ravie de découvrir tes récits ! 🥰
13 avril
Vallée du sourire
Au cœur du cœur de mon jardin, partir à l’aventure sur le dos d’un dragon, poser un genou à terre devant Elrond, brandir Excalibur, chevaucher Pégase, atteindre Asgard, avoir le béguin pour Monsieur Spock, avec Maître Yoda discuter, jouer du lasso, danser avec la Bête. Rejoindre mes sourires d'enfant dans la vallée de mon coeur.
Lydie
11 avril
Balade d’un oiseau triste
Il y a fort longtemps, j’étais bien jeune alors, c’était au printemps, quelque chose d’incroyable pour nos vies animales : l’humanité a été emprisonnée. De partout sur la terre nous venaient les échos de cette singulière situation. Sans hésiter, nous avons pris nos droits, l’inutilité, la nocivité même de l’Homme nous est à ce moment-là devenue une évidence. Le ciel n’était plus bardé de ces horribles traînées blanches, des odeurs oubliées ont pu refaire surface et ce merveilleux silence qui nous permettait à nous les oiseaux de nous exprimer totalement. La nature explosait de beauté, de pureté. Aujourd’hui je chante encore mais c’est de douleur. Mes promenades se réduisent en peau de chagrin pour ne plus assister à certaines scènes car lorsque l’humain a été libéré il est aussitôt retombé dans ses anciens schémas : mépris, arrogance, saleté, guerre, violence gratuite et j’en passe. Alors je me balade dans mon petit jardin, chantant à tue-tête mes espoirs d’antan, je m’égosille à en perdre la voix, je me protège de leur folie. Quand comprendront-ils que nous ne sommes tous, eux comme nous que des invités de passage?
Lydie
10 avril
Etreintes interdites
Un beau jour
Qui a le droit
Ou peut-être une nuit
Qui a le droit ?
QUI A LE DROIT !
Près d’un lac
De faire ça
Je m’étais endormie
A un enfant
A qui l’on ment
paroles de "l'aigle noir" de Barbara et de " qui a le droit" de Patrick Bruel
7 avril
Recette du bonheur
Et finalement
Le bonheur
C’est être Mamie
Lydie
Merciiiiiiiiii